dimanche 6 septembre 2009

Tout est dans les jambes


C’est la première question que se posent les coureurs quand ils se rencontrent avant un événement: « Comment sont les jambes? ». Et là commence le ballet, l’intimidation de l’autre: « les jambes sont bonnes aujourd’hui » ou bien la porte de sortie si on finit la course avec un temps médiocre : « Les jambes sont fatiguées aujourd’hui ».

Il paraît que les cyclistes sont encore pires. Pourquoi marcher quand on peut s’asseoir? Pourquoi s’asseoir quand on peut s’allonger? Tout est pensé en fonction des jambes.

Le problème c’est que moi, à 6 jours du Marathon de Montréal, j’ai des jambes d’haltérophile roumaine.

Si. Si. Roumaine. Pas russe. Si vous vous souvenez bien du temps du bloc soviétique, les pays satellites avaient toujours la version dollorama des stéroïdes russes qui donnaient poil au menton aux athlètes féminins de l’époque. Alors moi, mes stéroïdes ce sont le Mae West Vachon, le Boston de Tim Horton et je dois avouer que lors de mon entraînement de triathlon au printemps j’ai dû faire usage intensif de Mae West d’où, hélas, mes jambes d’haltérophile roumaine. L’été ne m’a pas mystérieusement redonné mes jambes d’orignal (je n’ai jamais eu de jambes de gazelle). Bon. Je vous entends vous exclamer: «Quoi! Des Mae West!» Et bien oui. L’entraînement intensif épuise les réserves de glycogène si bien que l’on ressent des rages de sucre intenses, d’où… la nécessité, j’ai bien dit la nécessité des stéroïdes Vachon et Timotton. J'en ai depuis discontinué l'usage mais il reste des traces.

C’est à cela que je pensais lorsque le magnifique demi-marathonien KIBET RUTTO m’a dépassée lors du Marathon des Deux rives de Québec la semaine dernière. Alors je vous donne le topo : Nous avons commencé tous ensemble, marathon, demi-marathon(lui) et 10 kilomètres (moi) à 8h30. Et lui, m’a dépassée. Si. Si. Le demi-marathon est 21.1 km et il m’a dépassée alors que je terminais mon 10km. Il est passé devant moi comme un soupir, avec une foulée magnifique, longue, légère qui m’a rappelé l’élégance des hommes en blanc des Olympiques de Paris de 1924. J’aurais pu enrager mais je dois avouer que j’étais plutôt ébahie, inspirée de voir autant de grâce. Nous verrons ce dimanche si les demi-marathoniens rattraperont l’Orignal qui Court au Marathon de Montréal. Nous verrons si les jambes sont bonnes. Espérons qu’il n’y a pas de dépistage de Mae West au fil d’arrivée…

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