mardi 7 juin 2011

La perception


On me fait parfois remarquer qu'un orignal ça court vite et donc que le choix de mon titre n'est peut-être pas tout à fait pertinent. Effectivement, un orignal ça court vite quand ça charge et quand c'est en maudit mais à ce que je sache, ça passe le plus grand de son temps à ruminer, à migrer, à chasser les mouches, à profiter de la vie quoi.

Quand à moi, c'est à peu près la même chose. Je rumine, mais des fois je suis vite pendant quelques secondes s'en m'en rendre compte et c'est pourquoi je remercie le ciel qu'une de mes fidèles lectrices ait comploté pour me filer un Garmin Forerunner. Ce petit appareil gps est en train de changer la perception que j'ai de moi-même comme coureuse et de ma course.

Prenons un exemple. Ce matin mon plus rapide a été 6 minutes 34 le mile.J'ai pris en photo le graphique pour bien prouver mes dires. Je n'ai tenu cette cadence que quelques secondes mais il reste que j'en suis clairement capable et sur une course de 5 kilomètres, il ne faut qu'une vingtaine de ces minutes rapides. Ça change complètement la perspective.

Je m'arrête souvent sur mes temps totaux parce que ce ne sont que ceux-là qui sont affichés sur l'horloge des compétitions. Cependant, il y a pleins de données encourageantes à mettre en compte pour se garder motivée. Présentement je travaille fort pour essayer d'emmagasiner dans mon système nerveux le feeling de vitesse. J'écoutais un coach de natation Terry Laughlin le mois dernier et selon lui, il n'y a pas de limites corporelles liées à l'âge parce qu'il dit que c'est une question d'entraînement du système nerveux. Les poumons sont peut-être moins efficaces avec l'âge mais l'efficacité motrice du corps peut toujours être améliorée. Je trouve ça encourageant comme message et c'est ainsi que je m'entraîne présentement en course. Je reste à l'écoute de toutes les sensations dans mon corps. Je regarde quand ma foulée me fatigue. je l'observe changer avec chaque type de terrain et d'élévation. C'est tout à fait fascinant et ce que j'aime c'est que ça ne demande pas de force, de volonté ou de souffrance macho. Ça devient comme une méditation active. Il y a des moments de pur bonheur ou tout semble s'enligner et là je file. J'ai des ailes à mes souliers et je me rends compte que je suis rapide. Oui moi. Aussi rapide qu'un orignal.

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